La complainte du Bipo :

La traversée du feu d’un artiste engagé

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Samedi 14 avril au théâtre de la Passerelle, Erwan Quesnel, Simon Diego Attal et Cédric Garoyan nous invitent à un spectacle hors du commun sur un sujet brûlant pour notre société : la bipolarité.

Après son succès, quatre salles combles au théâtre de l’Eau-Vive, ils sont de retour à la Passerelle, plus que jamais motivés à en découdre avec ce que nous appelons froidement et étroitement la folie.

« La complainte du Bipo, c’est avant tout une complainte humaine, une complainte poignante qui raconte ce qu’est une bouffée délirante», confie Erwan Quesnel aventurier, poète, diagnostiqué bipolaire. « Je vous invite à vous asseoir dans ma tête le temps d’un spectacle, pour mieux comprendre le raisonnement d’un Bipolaire », propose-t-il.

C’est avec inspiration qu’il nous conduit à travers les flammes de ses bouffées délirantes, tourmentes belle et effrayante. « Chaque bouffée délirante forme une histoire avec sa logique et son intensité dramatique. »

Une explosion d’idées en français bien sur mais aussi dans l’introduction en italien, allemand, anglais, espagnol, néerlandais et portugais plonge les spectateurs au cœur de l’épreuve que traverse courageusement cet intermittent de l’hôpital psychiatrique.

Accompagné par le violon et les interventions clownesques de Simon Diego Attal, ce chant brillant et au combien troublant sensibilise, explique, dénonce et rappelle à l’ordre ceux qui se réfugient dans la stigmatisation. « Même si cette maladie est terrifiante, il est important de la comprendre pour cesser de porter des jugements préfabriqués » explique-t-il !

Avec poésie, humour et lucidité, Erwan Quesnel et Simon Diego Attal, dirigés par le metteur en scène Cédric Garoyan nous livrent une magnifique leçon d’humanité, d’humilité et de pédagogie. « J’expose ici sincèrement mon ressenti face au labyrinthe du monde psychiatrique ». A mon sens, une œuvre aboutie, riche et construite qui mérite l’attention de tous.

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Yoann Berjaud

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